Faits saillants
- Le Fonds a créé des positions dans 12 ententes de fusion et 12 accords ont été conclus durant le mois.
- Les ententes dans lesquelles nous avons investi touchent à un large spectre de secteurs, y compris les soins de santé, les produits industriels, les matériaux, l’énergie, les finances et l’immobilier, et mettent en jeu une combinaison d’acheteurs stratégiques et financiers. Nous nous attendons à ce que plusieurs d’entre elles soient conclues d’ici la fin de l’année civile.
- Nous continuons de cibler les petites et moyennes entreprises nord-américaines.
Chers porteurs et porteuses de parts,
Le Fonds alternatif d’arbitrage Pender a tiré parti d’un gain de 0,20 %[1] en novembre 2024. Le HFRI ED (indice d’arbitrage sur fusion en USD) a rapporté 1,43 %[2] pendant cette même période.
Mise à jour sur le marché des F&A
Pendant que le marché tente de comprendre quelles seront les conséquences de l’élection triomphale de Trump, le cadre régulatoire touchant aux fusions et aux acquisitions est appelé à changer radicalement. Le règne des chiens de garde de l’administration Biden est terminé et de nouveaux régulateurs favorables aux affaires nommés par Trump les remplaceront. Pendant l’été 2021, le président Biden avait signé un décret destiné à promouvoir la concurrence au sein de l’économie états-unienne. Ce décret donnait aux principaux régulateurs du département de la justice (DOJ) et de la Federal Trade Commission (FTC) le mandat de limiter les consolidations et les fusions. Lina Khan, présidente de la FTC, et Jonathan Kanter, procureur général adjoint à l’antitrust du DOJ, ont utilisé ce mandat pour mettre en œuvre l’un des trains de mesures réglementaires les plus hostiles depuis des années et ont pris des moyens sans précédent pour contester et empêcher des fusions. D’une part, cela a créé un climat difficile pour les investisseurs en arbitrage sur fusion, d’autre part le fait que l’on soit incertain d’obtenir l’aval réglementaire a incité plusieurs négociateurs à rester sur la ligne de touche et à délaisser les activités de F&A. Comme le président désigné Trump a fait savoir qu’il choisirait de nouveaux régulateurs, l’année à venir pourrait en être une de reprise pour les F&A.
Les activités mondiales de F&A ont totalisé 2,9 billions $ en novembre, ce qui représente une hausse de 10 % par rapport à pareille date l’an passé.[3] Elles ont monté de 25 % d’une année sur l’autre au Canada, et de 8 % aux États-Unis. L’optimisme pour les fusions suscité par la nouvelle administration s’est manifesté dès novembre par l’annonce de trois mégafusions de plus de 10 milliards $. Deux de ces ententes engagent des entreprises cibles du secteur des matériaux qui, depuis 2018, avait été le moins gâté en mégafusions. Figurent parmi ces acquisitions celle de l’entreprise d’emballage Berry Global Group Inc. (NYSE : BERY) pour 16,9 milliards $, et celle de Summit Materials Inc. (NYSE : SUM), une société de matériaux de construction, pour 11,5 $ milliards. Dans ces deux acquisitions, l’acheteur est un concurrent de la même industrie, et c’est habituellement ce genre de fusion que les régulateurs contestent le plus. Il faut souligner qu’en décembre, on a annoncé, ou fait courir la rumeur, qu’il y aurait plusieurs fusions entre concurrents de la même industrie cherchant à prendre de l’ampleur, à rationaliser les coûts et à augmenter leur poids concurrentiel. Ordinairement, ces fusions auraient été examinées de fond en comble sous l’actuelle administration Biden. Qu’on les annonce est une preuve supplémentaire que nombre de F&A en attente pourraient sortir de leur hibernation sous le régime Trump, plus favorable aux affaires.
« Nous prévoyons que les vents de face qui s’opposaient aux F&A se transformeront en vents arrière, ce qui créera l’an prochain un climat propice pour l’arbitrage sur fusion. »
Mise à jour sur le marché des SAVS
En novembre, les SAVS ont été à l’origine de huit PAPE, qui ont recueilli 1,3 milliard $. Quatre ententes ont été conclues durant le mois et six ont été liquidées[4]Même si les marchés sont en hausse et que les forces psychologiques — les « esprits animaux » — s’excitent, le puits des PAPE traditionnels reste sec, ce qui pèse sur les marchés où les PAPE de SAVS représentent le plus clair du volume de PAPE négociés pendant le mois. Des émetteurs infatigables, reconnus pour trouver du financement et des cibles avec lesquelles fusionner, profitent de l’occasion pour constituer de nouvelles SAVS. Ils espèrent ainsi être bien placés quand céderont les vannes des entreprises privées voulant entrer en bourse, ce qui, selon les participants au marché, pourrait se produire l’an prochain. À la fin de novembre, il y avait sur le marché 204 SAVS actives avec des actifs supérieurs à 14,4 milliards $, et 104 d’entre elles cherchaient une cible. Les SAVS en quête de cible se négociaient sous leur valeur fiduciaire, ce qui a dégagé un revenu à l’échéance de 5,1 %.[5] Compte tenu du recul des rendements des SAVS, nous prévoyons que de l’argent, neuf ou recyclé, sera déployé dans l’arbitrage sur fusion et que notre exposition aux SAVS se rétrécira nettement dans les mois à venir.
Mise à jour sur le portefeuille
Novembre a été un mois actif pour le Fonds. En effet, l’activité a repris après les élections, car les promoteurs attendaient d’en connaître les résultats pour annoncer des accords. En octobre, le Fonds a pris des positions dans 12 nouvelles propositions de fusion et 12 des ententes qu’il détenait ont été menées à bien. Nous avons profité de ce que l’activité était effervescente pour réinvestir ce capital dans nombre de nouveaux accords. Les ententes dans lesquelles nous avons investi touchent à un large spectre de secteurs, y compris les soins de santé, les produits industriels, les matériaux, l’énergie, les finances et l’immobilier, et mettent en jeu une combinaison d’acheteurs stratégiques et financiers. Nous nous attendons à ce que plusieurs de nos principaux accords soient conclus dans les semaines à venir, car les négociateurs, les avocats et les conseilleurs insistent pour que cela se fasse d’ici la fin de l’année. Nous sommes actuellement en train d’accroître notre exposition dans le secteur des fusions entre banques régionales ayant été annoncées plus tôt cette année. Même quand ce sont des petites banques qui se fusionnent, le fardeau réglementaire est lourd et les délais ne sont pas plus courts. C’est pourquoi nous évitons normalement d’investir dans ces fusions à leur début. Nous attendons qu’elles arrivent aux dernières approbations, alors que l’écart est encore large, mais la durée courte et, de ce fait, le rendement attrayant. Nous continuons de cibler les petites et moyennes entreprises et prévoyons que l’activité s’accélérera au cours des prochains trimestres. À la fin de novembre 2024, le Fonds dénombrait 29 placements dans l’arène des petites entreprises assorties d’une capitalisation de moins de 2 milliards $, dont 21 valaient moins de 1 milliard $.
Perspectives
Les marchés ont été en hausse après les élections de 2024 aux États-Unis. Le S&P 500 a progressé de 5,9 % en novembre, le Nasdaq de 6,3 % et le S&P/TSX de 6,2 %. Ce sont les petites entreprises qui ont enregistré la hausse la plus marquée. En effet, le Russell 2000 a grimpé de 11 % au cours du mois. L’euphorie du marché a atteint son paroxysme après les élections. Les investissements spéculatifs — de la cryptomonnaie, aux actions mêmes en passant par tout ce qui touche à Elon Musk — ont vu leurs prix monter de façon astronomique. Les valeurs des très grandes entreprises sont étirées à l’extrême, les marchés sont au plus haut, l’enthousiasme est à son comble, et les investisseurs se demandent si les marchés peuvent encore monter. Les titres à revenu fixe ont également connu une année remarquable avec le resserrement des écarts et le nombre de cotations positives surpassant les négatives. Quand l’incertitude frappe les marchés, les investisseurs sont préoccupés et cherchent à remplacer les titres à revenu fixe de courte durée. Pour protéger et diversifier leur portefeuille, ils auraient intérêt à se tourner vers une stratégie d’investissement alternative non corrélée comme l’arbitrage sur fusion.
Nous prévoyons que les vents de face qui s’opposaient aux F&A se transformeront en vents arrière, ce qui créera l’an prochain un climat propice pour l’arbitrage sur fusion. L’inflation continue de baisser, et on prévoit que les taux d’intérêt diminueront à court terme, bien que l’on se questionne sur les conséquences qu’auront les tarifs douaniers sur les taux cibles à plus long terme. Les investisseurs sont de plus en plus rassurés par la vigueur du marché qui, par ailleurs, donne aux gestionnaires et aux conseils d’administration la confiance nécessaire pour s’engager dans des accords. Comme les taux d’intérêt reculent pendant que les conditions de crédit s’améliorent, les acquéreurs bien nantis, les gestionnaires en investissement et les sociétés de capital-investissement sont appelés à mettre leurs capitaux au travail. Le plan de l’administration Trump, avec son objectif de favoriser la croissance, les affaires et les États-Unis, devrait agir comme un catalyseur sur les plus petites entreprises du pays. Mieux encore, la fin du décret émis par l’administration Biden visant à promouvoir la concurrence, et le remplacement des principaux régulateurs, devrait éliminer les grands obstacles freinant la réalisation d’ententes depuis trois ans. Tous ces facteurs positifs nous portent à croire que l’activité des F&A va s’accélérer l’an prochain, et que les écarts vont rester relativement larges. Par conséquent, les investisseurs en arbitrage devraient toucher des rendements intéressants, non corrélés et fiscalement avantageux en 2025.
Je vous souhaite, à vous et à votre famille, un beau congé des fêtes et une année de paix et de prospérité!
Amar Pandya, CFA
17 décembre 2024
Tous les rendements signalés sont ceux des parts de catégorie F du Fonds. D’autres catégories de parts sont offertes. Celles-ci pourraient présenter des frais et des rendements différents.
[2] L’indice de référence du Fonds est le HFRI ED : Merger Arbitrage (couvert en CAD).
[3] LSEG Global Mergers & Acquisitions Review - First Nine Months 2024 | Financial Advisor
[4] https://www.spacresearch.com/
[5] https://www.spacinsider.com/