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Chers porteurs et porteuses de parts,

Le Fonds alternatif d’arbitrage Pender et le Fonds alternatif d’arbitrage Plus Pender se sont avancés respectivement de 0,4 % et de 0,6 %[1] en février 2025. Pendant ce temps, l’indice d’arbitrage sur fusion HFRI ED (en USD) a rapporté 0,7 %[2].

Mise à jour sur le marché des F&A

Les activités mondiales en matière de F&A ont dépassé les 617 milliards $ au début de mars, essentiellement tout comme à pareille date l’an passé[3]. Aux États-Unis cependant, elles ont été inférieures de 24 % par rapport à pareille date l’an passé, car la volatilité du marché et le malaise entourant les tarifs douaniers ont entraîné un arrêt de l’activité. En février, il y a eu une pénurie d’ententes touchant aux mégafusions de plus de 10 milliards $ pour la première fois depuis juillet 2024. L’incertitude économique et les conditions changeantes du marché ont créé un climat peu propice à l’annonce d’accords de cette taille et de cette ampleur. À cause de ce blitz de nouvelles politiques, de chamboulements ministériels et de menaces tarifaires par la suite reportées, les négociateurs engagés dans des ententes imposantes vont probablement cesser ou retarder leur activité pendant quelque temps, jusqu’à ce qu’il soit plus facile de prévoir ce que fera l’administration Trump. Malgré cette accalmie du côté des mégafusions, le mois a tout de même été actif sur le front des petites et moyennes entreprises où les secteurs de l’énergie, de l’électricité, des produits industriels et de la haute technologie ont mené la charge.

Mise à jour sur le marché des SAVS

En février, les SAVS ont été à l’origine de sept PAPE, qui ont recueilli 1,4 milliard $. Quatre ententes ont été conclues et aucune n’a été liquidée[4]. Les PAPE de SAVS n’ont jamais été aussi nombreux depuis quatre ans : 17 ententes ont été financées depuis le début de l’année et plusieurs nouvelles SAVS ont déposé le formulaire initial. Puisque la fenêtre traditionnelle pour les PAPE est toujours fermée, les promoteurs des SAVS tentent de combler le vide en introduisant en bourse des entreprises privées. À la fin de février, il y avait sur le marché 201 SAVS actives dont la valeur totale s’élevait à 17 milliards $, et 109 d’entre elles cherchaient une cible. À la fin du mois, les SAVS en quête de cible se négociaient sous leur valeur fiduciaire, ce qui a dégagé un revenu à l’échéance de 4,55 %[5]. L’arbitrage sur SAVS s’apparente à l’achat de bons du Trésor à escompte, et en ce moment, le rendement des SAVS est semblable à celui des obligations de catégorie investissement de sociétés états-uniennes, mais avec un risque de crédit plus faible, une durée plus courte et des avantages fiscaux plus intéressants puisque ces rendements sont essentiellement considérés comme des gains en capital. Sachant que le taux de rendement des SAVS diminue et que les conditions pour les nouveaux PAPE de SAVS sont moins favorables, le Fonds a décidé d’investir de l’argent neuf ou recyclé dans l’arbitrage sur fusion pendant quelque temps.

Mise à jour sur le portefeuille

Lee Fonds a mis en place 14 positions dans de nouvelles ententes en février et détenait, à la fin du mois, 20 ententes dans son portefeuille. Une part significative du Fonds a changé de mains au cours du mois, car nombre de ses ententes de fusion ont soit reçu les dernières approbations soit pu être menées à bien. Bien que les menaces tarifaires de l’administration Trump aient déprimé les marchés de F&A, l’annonce, ce mois-ci, de plusieurs ententes de fusion à petite ou moyenne capitalisation nous à donner l’occasion de redistribuer le capital. Comme la volatilité du marché s’est accrue, nous avons pu également investir dans des accords existants aux écarts temporairement plus larges. Nous continuons à suivre de près plusieurs ententes de fusion horizontale qui, selon nous, indiqueront de quelle façon le nouveau régime entend réglementer les fusions. Mis à part le changement de politique réglementaire, le contexte demeure favorable aux accords de fusion à petite et moyenne capitalisation. Les ententes ont augmenté dans le secteur de la technologie au Canada, de même que dans celui des acquisitions industrielles aux États-Unis, et quelques-unes constituent désormais des actifs importants pour le Fonds. À la fin de février 2025, le Fonds dénombrait 30 placements dans l’arène des petites entreprises assorties d’une capitalisation de moins de 2 milliards $, dont 20 affichaient une capitalisation boursière inférieure à 1 milliard $.

Comme nous l’avons mentionné le mois dernier, les entreprises canadiennes sont des aubaines pour les acheteurs états-uniens. Cela n’a jamais été aussi évident que ce mois-ci, pendant lequel le dollar canadien a chuté et l’écart de valeur entre les entreprises des États-Unis et du Canada s’est creusé. En réponse à la menace tarifaire, le gouvernement canadien a fait savoir qu’il mettrait à jour la réglementation sur l’investissement étranger afin de protéger les entreprises d’un comportement prédateur de la part des investisseurs. Le ministre canadien de l’Industrie, Francois-Philippe Champagne, a déclaré : « En raison de l’évolution rapide de l’environnement commercial, la valeur de certaines entreprises canadiennes pourrait diminuer, ce qui rendrait ces dernières vulnérables aux investissements opportunistes ou prédateurs de non-Canadiens. » Les autorités réglementaires canadiennes disposeront de ce fait d’une nouvelle latitude pour bloquer les accords de fusion de la part d’acheteurs étrangers. Nous pensons toutefois que les conséquences seront minimes, puisque l’objectif est de protéger les entreprises jugées essentielles sur le plan de la sécurité économique ou nationale du pays, et nous croyons que ces entreprises ont d’ores et déjà été soumises à un examen régulateur en prévision d’une prise de contrôle extérieure.

Perspectives

En février, les marchés ont été perturbés par les tensions commerciales grandissantes qui ont fait craindre aux investisseurs, déjà inquiets, un affaiblissement de l’économie mondiale. Le S&P 500 a perdu 1,3 % au cours du mois, et le NASDAQ a dégringolé de 3,9 %. L’indice composé S&P/TSX s’est replié de 0,4 % et le Russell 2000 a reculé de 5,4 %. En raison des nombreuses déclarations du président Trump, de l’amoncellement de politiques parfois contradictoires et d’avis de droits de douane, la volatilité, assortie d’importantes baisses dans différentes sphères du marché, s’est brusquement accentuée. L’effet inflationniste des tarifs et le déclin de la confiance des consommateurs ajoutent de l’incertitude quant à l’évolution des taux d’intérêt et à l’éventualité d’une récession. Tandis que les F&A des grandes entreprises risquent d’être mises en pause à cause de cette incertitude, les ententes de fusions à petite et moyenne capitalisation ne semblent pas ralentir. En ces temps incertains, les stratégies alternatives d’investissement non corrélées et axées sur des rendements absolus, comme l’arbitrage sur fusion, peuvent être un ajout avantageux pour les investisseurs désireux de diversifier leur portefeuille.

Amar Pandya, CFA
27 mars 2025

[1]  Tous les rendements signalés sont ceux des parts de catégorie F du Fonds. D’autres catégories de parts sont offertes. Celles-ci pourraient présenter des frais et des rendements différents.

[2] L’indice de référence du Fonds est le HFRI ED : Merger Arbitrage (couvert en CAD).

[3] https://www.mofo.com/resources/insights/250109-m-a-in-2024-and-trends-for-2025

[4] https://www.spacresearch.com/

[5] https://www.spacinsider.com/